En 1869-1870, le jeune peintre Théophile Deyrolle (1844-1923) a voyagé en Turquie et en Géorgie. Il s’intéresse à l'archéologie, la flore et la faune, collecte des collections entomologiques, mais le but principal de son voyage est le prélèvement des copies des inscriptions sur monuments architecturaux, y compris les églises géorgiennes, situés en Turquie. En 1875-76, dans la revue française "Le Tour du Monde", Deyrolle publie un article sur son voyage et l’illustre avec des gravures. Le voyage a été financé par le ministère français de l'Instruction publique, qui avait soutenu les chercheurs du XIXe siècle dans l'étude des pays étrangers. Après avoir consulté le dossier de Théophile Deyrolle conservé aux Archives nationales de France, il est devenu possible de reconstituer son voyage.
En 1869, Théophile Deyrolle part de France à Trabzon, il voyage dans la vallée de Tortum, ensuite, en passant par Trabzon et Batumi, remonte vers Poti et suit la rivière Rioni vers Kutaïsi. Au cours de ce voyage, Deyrolle étudie la flore et la faune de ces régions. En 1870, avec le soutien de son frère, Théophile Deyrolle envoie une lettre au ministre de l'Instruction publique et lui demande une mission officielle pour les études archéologiques et entomologiques en Turquie. Deyrolle reçoit une subvention pour sa mission et, aussi, les recommandations de la part de l'Académie française, qui est intéressée par des inscriptions urartéennes gravées sur des rochers près du Lac de Van. Deyrolle fait les prélèvements de ces inscriptions en utilisant la technique de Lottin de Laval (la lottinoplastie).
Selon son rapport envoyé au ministre, nous apprenons que Deyrolle avait également reçu des recommandations de Nikolai Khanikov, l'orientaliste russe. Khanikov lui a conseillé de revenir à Trabzon par la vallée de Tortum pour visiter et dessiner les églises géorgiennes et prendre les empreintes des inscriptions. Deyrolle reste dans la vallée de Tortum pendant quelques semaines. Il dessine la forteresse, ensuite, il visite les églises Khakhuli, Oshki et Ekeki. En 1870, il apprend que la Guerre franco-allemande vient d’éclater et il rentre en France pour y participer.
En 1874, Théophile Deyrolle s'installe à Concarneau pour s'y consacrer à la peinture.
...pour info : Jules Verne mentionne le voyage de Deyrolle dans son roman Kéraban-le-Têtu...
Cliquer ici pour télécharger l'article de Théophile Deyrolle Voyage dans le Lazistan et l'Arménie paru dans "Le Tour du Monde" en 1875-76.
et aussi, mon article en géorgien avec un résumé en anglais : The Journey of Théophile Deyrolle in Tao-Klarjeti, Ivane Javakhishvili Tbilisi State University – Institute of Georgian History, Proceedings, VII, Tbilissi, 2013. p.261-276
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